Avec l’humidité qui s’installe, c’est le début de la mauvaise saison pour tous les chevaux qui souffrent d’arthrose. Je vous propose de découvrir comment vous pouvez soulager efficacement les douleurs liées à l’arthrose de votre cheval.
D’où vient l’arthrose du cheval ?
L’arthrose est un processus d’altération des cartilages d’une articulation. Elle peut survenir pour différentes raisons.
Elle apparaît lorsque le cheval vieillit, car ses tissus perdent en souplesse, en qualité et en consistance. De plus, son métabolisme ralentit et devient moins efficace à traiter gérer les inflammations, renouveler les tissus et évacuer les déchets. Ses articulations perdent alors en stabilité, ses cartilages s’usent et se renouvellent de moins en moins bien, voire plus du tout. Sans compter que la mise à la retraite entraîne souvent une fonte musculaire augmentant l’instabilité articulaire. Cependant, tous les chevaux âgés n’en souffrent pas.
En effet, outre les facteurs génétiques, le développement de l’arthrose est favorisé par des facteurs métaboliques. On constate plus souvent sa présence chez des chevaux présentant des troubles hormonaux par exemple, comme le syndrome métabolique équin. Elle est également souvent associée à une acidose générale, résultant d’une mauvaise alimentation.
Enfin, et ce fait est bien connu, son apparition est favorisée par les contraintes anormales qui sont imposées aux articulations. Ces contraintes peuvent être la conséquence d’un travail inadapté ou trop intense. Ou elles peuvent découler d’un mauvais parage, d’un entretien insuffisant des sabots. Ou d’une ferrure qui contrarie le déroulé normal des foulées. Le surpoids peut aussi entraîner une surcharge importante des articulations et donc les endommager.
Notez également que bien l’arthrose ne rime pas forcément avec douleur. Le cheval n’en souffre que lors de phases inflammatoires. Ou lorsque son corps exprime par ce biais une problématique psycho-émotionnelle sous-jacente. Vous seriez surpris(e) de constater combien une séance de libération des mémoires de souffrances peuvent soulager un cheval souffrant d’arthrose !
L’arthrose apparaît donc comme une affection multifactorielle. Or, la gestion de l’arthrose du cheval se limite souvent a la seule gestion de l’inflammation qui peut l’accompagner. La bonne nouvelle, c’est qu’il vous reste beaucoup d’autres choses à mettre en place pour soulager efficacement votre cheval !
Offrez à votre cheval une bonne hygiène de vie
Nous venons de le voir, l’arthrose se développe plus facilement chez des chevaux en surpoids, malades, trop sollicités ou au contraire démusclés. La meilleure façon d’éviter son apparition ou de ralentir son évolution est donc d’offrir au cheval une bonne hygiène de vie. Permettre à un cheval de vivre selon ses besoins fondamentaux c’est aussi prendre soin de sa santé. Rien de tel pour des articulations saines qu’une vie au pré, dans un troupeau stable. Ainsi, le cheval peut manger en marchant tout au long de la journée, ce pour quoi il est fait. Ses articulations sont donc mobilisées en douceur et assouplies naturellement. En plus, il est libre d’exprimer comme il en a besoin son éthogramme. Ainsi, il conserve plus facilement son équilibre psycho-émotionnel.
Bien sûr, dans nos contrées cela ne fonctionne correctement que grâce à quelques aménagements. Notamment pour éviter le surpoids et le manque d’exercice dus à l’herbe trop riche et à la petitesse des surfaces. Mettez donc en place un système de slow feeding, grâce à des filets à foins à petites mailles. Encouragez le mouvement des chevaux en répartissant les points d’intérêt tels que les filets, l’eau, les abris et les compléments sur toute la surface. Lorsqu’un complément est nécessaire pour pallier à une perte de poids en hiver, donnez un complément sans céréales. C’est important car un excès de céréales finit par produire une acidose du système digestif puis de l’organisme tout entier. Et cela contribue fortement au développement de l’arthrose et de ses douleurs. Arrêter les céréales a donc un effet très bénéfique sur les chevaux souffrant d’arthrose.
Complémentez-le de façon à ralentir le processus de l’arthrose et à limiter l’inflammation
Puisque votre cheval a peu de chances de disposer de centaines d’hectares de domaine vital, il est important de le complémenter. Vous devez en effet lui apporter via des compléments naturels ce qu’il ne peut trouver dans les parcelles sur lesquelles il vit. Mettez donc à sa disposition une pierre à sel naturelle et un complément minéral et vitaminé, ou CMV. Pour ma part, j’aime donner à mes chevaux de la poudre d’algue qu’ils ont à disposition. Et je complète par des cures d’eau de mer dessalée plusieurs fois par an. Enfin, nos terrains n’ont généralement plus la santé nécessaire pour assurer le renouvellement du microbiote intestinal des chevaux. Aussi, vous devez penser à proposer à votre cheval des cures de probiotiques. Par exemple, à chaque transition alimentaire. C’est la complémentation de base à fournir à tout cheval pour qu’il conserve une bonne santé.
Pour les chevaux souffrant d’arthrose, d’autres compléments sont nécessaires. Vous pensez déjà aux anti-inflammatoires ? Alors parlons-en. Les anti-inflammatoires et antidouleurs peuvent être nécessaires lors des crises. Cependant, en donner en continu conduit à une habituation de l’organisme à leur action. Il faut alors augmenter les doses, etc. De plus, un excès d’harpagophytum est fort mauvais pour le foie du cheval. Pour cela, ne donner donc d’anti-inflamatoires que lorsque nécessaire et par cures. Plutôt que de l’harpagophytum, utilisez du cassis, du curcuma ou bien un mélange de plantes.
Cependant, un antidouleur ne fait que masquer un symptôme. Même s’il soulage le cheval, il ne le guérit et ne stoppe pas non plus la progression de la maladie. Pour cela, il faut donner au cheval des chondroprotecteurs que sont le glucosamine et la chondroïtine. En améliorant la qualité des cartilages, ils agissent sur la cause de la douleur en quelques jours à quelques semaines. J’ai vu des chevaux se métamorphoser complètement grâce à de tels compléments, retrouvant une étonnante mobilité.
Pensez aux huiles essentielles qui peuvent être très efficaces pour soulager les douleurs de votre cheval
L’arthrose étant souvent localisée, il peut être plus pertinent d’appliquer des anti-inflammatoires et antidouleurs de façon locale. Pour cela, des cataplasmes d’argile peuvent être intéressants. Il convient de les appliquer sur les articulations douloureuses à rebrousse-poils afin que l’argile soit bien en contact avec la peau. Laissez-les posés pendant une heure puis retirez le tout et jetez l’argile.
Vous pouvez ensuite appliquer un mélange d’huiles essentielles. Bien choisies, elles réduisent l’inflammation et le gonflement et calment la douleur. Je vous donne un exemple de formulation dans l’article ci-dessous :
Mélange d’huiles essentielles pour soulager les douleurs de l’arthrose
Mais d’autres mélanges sont possibles, notamment avec des huiles essentielles inattendues dans ce domaine. Par exemple, la lavande vraie et la camomille romaine peuvent être appliquées pures et se révéler très efficaces. Testez ce qui convient à votre cheval. Cela dépend de l’étiologie de son problème ainsi que des composantes psycho-émotionnelles qui sont non négligeables.
Faites marcher votre cheval autant que possible
Si votre cheval vit dehors, que vous le complémentez bien et le soignez en local, êtes-vous sûr(e) qu’il bouge suffisamment ? Le mouvement est primordial pour garder des articulations en bonne santé. D’une part, parce qu’il permet au liquide synovial de bien lubrifier et nourriture les cartilages. D’autre part, parce que les muscles du cheval aident grandement à stabiliser ses articulations. Or, si votre cheval bouge trop peu, il perd du muscle et s’ankylose. La vie au pré n’offrant pas toujours assez de possibilités ou de motivations au mouvement, il est important de garder votre cheval actif. D’autant plus s’il souffre d’arthrose !
Le monter n’est pas toujours une bonne idée selon son état musculaire et de santé. Par contre, la marche est une activité toute désignée pour l’aider à rester beau, fort et souple. En effet, le cheval est fait pour marcher et il n’existe quasiment aucune contre-indication à cette activité. Hors atteintes osseuses, musculaires ou articulaires aigües bien sûr. Si l’arthrose fait souffrir votre cheval, je vous conseille donc vivement de partir marcher avec lui aussi souvent que possible. Allez d’un bon pas, si possible en terrain varié. Vous verrez que rien qu’une demie heure de marche par jour peut tout changer. Les choses les plus simples ne sont-elles pas souvent les plus efficaces ?
Montrez-le régulièrement à un bon ostéopathe équin
L’arthrose est un processus dégénératif fortement dépendant des contraintes imposées aux articulations. Un excellent moyen de prévenir son apparition ou de ralentir son évolution est donc de s’assurer que les articulations soient toujours libre de bouger au mieux de leur physiologie. Pour cela, rien de tel qu’un suivi régulier avec un bon ostéopathe. En éliminant restrictions de mouvement et tensions, il permet au corps de garder souplesse et amplitude de mouvement tout au long de la vie du cheval. De plus, dans un corps libre, le sang et la lymphe circulent parfaitement bien. Ceci garantit un bon approvisionnement de toutes les structures du corps en oxygène, nutriments, et éléments de l’immunité. Ainsi qu’une bonne élimination des déchets issus du métabolisme et un fonctionnement optimal du système hormonal.
Une séance d’ostéopathie aide donc le cheval souffrant d’arthrose de différentes manières. Elle permet de soulager sa douleur, de drainer ses engorgements et d’entretenir la souplesse de ses articulations.
Pour éviter l’apparition d’arthrose ou ralentir son évolution, faites entretenir régulièrement les sabots de votre cheval
Prêtez une attention toute particulière aux pieds de votre cheval. Souvenez-vous que contrairement vous, il n’enlève pas ses chaussures en fin de journée. Et il passe la majeure partie de son temps debout. Aussi, si ses sabots sont trop longs et/ou mal équilibrés, il en subit les désagréments 24h sur 24. Or, de mauvais aplombs sont synonymes d’une mauvaise répartition de la charge au niveau des surfaces articulaires. Les articulations subissent alors des contraintes anormales et des modifications structurelles qui aboutissent à la formation d’arthrose. On observe notamment une densification de l’os dans les zones à forte charge et l’inverse dans les zones peu porteuses qui s’élargissent. Ces modifications apparaissent très bien sur les radios.
Pour éviter cela, faites parer votre cheval une fois par mois. Car même s’il est au repos, ses sabots poussent toujours autant. Et en plus ils s’usent moins car il marche surtout en terrain souple et peu abrasif. On néglige trop souvent ce point chez les chevaux en retraite, et cela me fend le cœur de les voir marcher avec difficulté sur des sabots longs, évasés, pleins de seimes et infectés. Le manque d’entretien des pieds est une véritable maltraitance et a des conséquences désastreuses sur les articulations des chevaux. Alors soyez irréprochable sur ce point, pour le bien être de votre cheval !
Enfin, tenez compte de l’aspect psycho-émotionnel de la maladie et de la douleur
La maladie et la douleur sont des voies d’expression de la souffrance psycho-émotionnelle. L’arthrose n’échappe pas à cette règle. Si la douleur liée à sa présence résiste à tous les traitements, c’est souvent parce qu’elle est là pour exprimer quelque chose de plus profond. Alors lorsque votre cheval souffre, pensez toujours à chercher de ce côté là. Comme je vous l’expliquais dans un précédent article, La vie secrète de votre cheval, celui-ci doit tout comme vous intégrer jour après jour des expériences. Celles-ci sont plus ou moins traumatisantes pour lui et lorsqu’il ne parvient pas les accepter, elles s’immobilisent en lui. Apparaissent alors des symptômes physiologiques, physiques ou comportementaux qui mettent en évidence cette incapacité intégrative.
C’est pourquoi il est primordial de toujours considérer le cheval dans sa globalité. En tant qu’être sensible, intelligent, en mouvement dans un monde avec lequel il est en interaction constante. Soigner son corps est une chose, prendre soin de ses sentiments en est une autre tout aussi importante. Dans mes soins, j’intègre donc toujours une libération émotionnelle du cheval. Et je peux vous proposer une séance complémentaire pour travailler sur ses mémoires de souffrances inconscientes, vécues ou héritées en transgénérationnel. Une fois libérée et intégrée l’information qui posait problème, la douleur n’a plus besoin de se manifester.
Comme toujours, la gestion de la douleur liée à l’arthrose doit être abordée de façon holistique. Soulager votre cheval par des soins locaux ou des traitements symptomatiques peut aider. Mais ce n’est qu’en l’envisageant dans toute sa complexité et en rééquilibrant tous les aspects de sa vie que vous obtiendrez des résultats réels et durables. J’espère que cet article vous aura permis de trouver de nouvelles pistes à explorer.