Si le monde du cheval retient quelque chose de l’époque que nous vivons, ce sera probablement l’énorme augmentation des problèmes de santé des chevaux. Dermites, fourbures, myosites, arthrose, fragilité ostéo-articulaire et musculo-tendineuse, infections des pieds, dermatophiloses et j’en passe ! Les cas sont de plus en plus nombreux et de plus en plus complexes à résoudre. Peut-être parce que nous ne regardons pas les choses de la bonne façon ? Et si en réalité le mouvement était la clé de la santé du cheval ?
Un constat frappant : les chevaux domestiques sont devenus sédentaires
Vous êtes-vous déjà intéressé(e) au mode de vie des chevaux originaux, avant que l’homme ne s’intéresse à eux ? Et à celui des derniers chevaux demi sauvages ? L’avez-vous comparé avec la façon dont vivent aujourd’hui nos chevaux domestiques ? Lorsqu’on s’y penche, on est de suite frappé(e) par un constat. A l’état naturel, les chevaux évoluent sur un domaine vital de 300 à 400 hectares sur lequel ils parcourent environ 30 kilomètres par jour. Votre cheval, lui, dispose de 12m2 s’il vit au box à quelques hectares s’il a la chance de bénéficier d’une belle vie dehors dans un espace raisonnable.
Alors oui, la plupart des chevaux sortent plus ou moins régulièrement selon leur mode de vie et leur propriétaire. Mais combien passent des heures chaque jour immobiles dans un box, au fond d’un paddock où ils sont seuls ou encore massés autour d’une botte de foin ?
Pourtant, le mouvement c’est la vie, pour le cheval comme pour nous
Tout ostéopathe connait cette phrase : « Le mouvement, c’est la vie. » Elle exprime l’importance vitale du mouvement des fluides et de l’énergie dans le corps, ainsi que du mouvement relatif de chaque structure par rapport à celles qui l’entourent. Chaque fois qu’une restriction de mouvement s’installe quelque part dans le corps, tout son fonctionnement est entravé et des maladies finissent par s’installer. C’est ce qui fait de l’ostéopathie une technique de soin au potentiel guérisseur aussi varié et important. Elle ramène du mouvement dans l’organisme, et donc aussi de la vie et de la santé.
L’animal étant fait pour être mobile, tout son corps utilise les mouvements générés lors de ses déplacements pour optimiser son fonctionnement. Par exemple, les mouvements et vibrations dus aux posés et relevés successifs des sabots ainsi que les mouvements des muscles lors de la locomotion sont optimisés par le corps. Ils permettent la circulation de la lymphe et le retour du sang veineux depuis les extrémités des membres jusqu’au cœur. C’est notamment indispensable pour le drainage des toxines vers les émonctoires. C’est à dire vers les organes chargés d’éliminer ces toxines. Ces mouvements locomoteurs participent également à la motilité des intestins et à la progression du bol alimentaire. Toutes ces choses ne peuvent être réalisées correctement que lorsque le cheval bouge !
Aussi, l’immobilité rend le cheval malade
Le bon fonctionnement de l’organisme du cheval dépend de ses déplacements. Aussi, si le votre cheval bouge insuffisamment, son corps fonctionne mal. Partout, des stases s’installent. Son cœur doit forcer davantage pour ramener le sang depuis les pieds, qui engorge les membres. Les toxines restent stagner dans les muscles, causant des douleurs récurrentes. Ses cellules n’utilisent pas tout le sucre qu’il ingère donc ce sucre est stocké sous forme de graisse. Le cheval digère mal et souffre de maux de ventre. Tout ceci conduit à des déséquilibres de plus en plus profonds qui s’expriment finalement sous la forme de véritables maladies.
Par exemple, le cheval excrète tant de toxines par la peau qu’il en développe une dermite. Ou bien l’excès de sucres dans son organisme entraîne une insulinorésistance. Laquelle génère un Syndrome Métabolique Equin. Syndrome qui pourra causer des fourbures. Ou encore le manque d’activité régulière permet l’expression d’une PSSM qui était certes présente dans son ADN mais qui n’était pas forcée de s’exprimer. Sans compter les blessures tendineuses qui touchent plus facilement un cheval rendu raide par le manque d’exercice et l’accumulation de toxines dans ses muscles. Ou l’arthrose qui se développe d’autant plus que le cheval bouge peu. Dans toutes ces maladies, le manque de mouvement joue un rôle majeur. Bien souvent, on fournit en plus au cheval une alimentation inadaptée et/ou trop riche. Là encore, les conséquences en sont d’autant plus graves qu’il ne peut compenser par une dépense énergétique appropriée.
L’exercice aide donc le cheval à guérir de nombre de maux
Comme nous venons de le voir, le manque de mouvement est à l’origine de nombreux troubles de la santé du cheval. Nous pouvons donc logiquement en conclure que le retour à la santé peut être grandement facilité par une reprise ou une augmentation d’exercice du cheval.
Pour cela, il convient de mettre à sa disposition le plus d’espace possible pour y vivre dehors avec des congénères. En effet, c’est le seul mode de vie qui permet aux chevaux de bouger toute la journée. Et afin qu’ils se déplacent le plus possible, il faut aménager leur espace en y dispersant les points d’intérêts. Malheureusement, cela ne suffit généralement pas lorsque l’on dispose de petites surfaces comme nous en avons en France.
C’est pourquoi il est important de s’engager auprès de son cheval en lui offrant de son temps pour lui permettre de bouger davantage. Cela peut se faire monté mais aussi à pied, à condition d’inciter le cheval à marcher d’un bon pas bien tonique. Il est impressionnant de constater à quel point de simples sorties quotidiennes en main en terrain varié peuvent améliorer la souplesse, la digestion et la vitalité générale d’un cheval ! Plus un cheval marche, meilleure est sa santé.
Quel que soit le problème de votre cheval, faites le test. Emmenez-le marcher avec énergie 1h par jour pendant un mois et vous verrez les résultats par vous-même.
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