Éviter aux chevaux de patauger dans la boue au pré et sur les pistes est un vrai casse tête. En effet, dans certaines pâtures ce problème se pose toute l’année ou presque ! Avec les problèmes tels que pourritures de fourchettes et gales de boue que cela implique. Voici quelques stratégies à appliquer pour limiter la formation de boue dans les prés de vos chevaux.
1_Laisser les chevaux pieds nus
C’est un fait indéniable. Un cheval ferré endommage bien plus une pâture qu’un cheval pieds nus. Tout simplement parce que le poids est porté essentiellement sur son fer. Alors que tout un pied nu porte du poids. Logiquement, un pied ferré s’enfonce davantage dans un terrain humide et y laisse de plus gros trous. De plus, dès lors que le terrain sèche, si les chevaux sont pieds nus ils tassent la terre et finissent par faire disparaître les trous. Ce qui n’arrive jamais avec des chevaux ferrés. Enfin, l’effet ventouse provoqué par la boue augmente le risque de déferrage des chevaux. Or, un fer arraché par la boue et portant encore ses clous est très dangereux si un cheval vient à marcher dessus. À chaque déferrage accidentel d’un cheval, il faut alors écumer le pré à la recherche du fer perdu. Avec le risque qu’il ne soit pas retrouvé ou qu’il le soit trop tard, et qu’un cheval ne se blesse.
Laisser les chevaux pieds nus est donc la première chose à faire pour préserver leurs prés autant que leur sécurité.
2_Laisser aux chevaux le plus d’espace possible
Cela semble contre-intuitif car l’habitude la plus répandue en France est de parquer les chevaux dans les plus petites parcelles possible en hiver. Ceci dans le but de limiter au maximum la zone qu’ils peuvent abîmer et d’épargner le reste de la pâture. Pourtant, plus les chevaux sont confinés plus ils piétinent. Et par conséquent plus ils forment de boue. À l’inverse, dans de vastes espaces ils évitent autant qu’ils le peuvent de passer ou de stationner dans les zones humides. La boue se limite aux passage obligés et étroits ainsi qu’aux zones entourant les points d’intérêt. Alors bien sûr, ils rasent le pré tout l’hiver. Mais c’est aussi l’occasion pour eux de diversifier leur alimentation en mangeant feuilles de ronces, genêts et autres. Et vous avez meilleur temps de les confiner au début du printemps, lorsque l’herbe pousse et que le sol sèche.
De même, si vous avez choisi un système de Paddock Paradise ou d’Equipistes, leur largeur est importante. Plus les pistes sont étroites et plus elles risquent d’être boueuses, sans parler des risques élevés d’accidents. Laissez donc aux chevaux le plus d’espace possible pour marcher et stationner.
3_Disperser les points d’intérêt
Si vous posez aux chevaux une seule grosse botte de foin dans un râtelier, ils y passeront l’essentiel de leur journée. Très vite, ils s’enfonceront donc profondément dans la boue autour de ce râtelier. Pour éviter cela, préférer disperser dans le pré plusieurs points de nourrissage et d’intérêt. D’une part cela incitera les chevaux à bouger davantage. D’autre part, ils piétineront moins longtemps à chaque endroit. En plus, cela peut vous permettre de les rendre autonomes plus longtemps. En effet, si vous placez trois râteliers ou filets à foin dans un pré, vous les remplirez moins souvent que s’il n’y en avait qu’un. Alors oui, il faut investir dans davantage de matériel au début. Mais par la suite le gain de temps et d’énergie est très appréciable.
4_Stabiliser les pistes et autour des points d’intérêt
Malgré toutes ces précautions, vous ne pourrez éviter la formation de quelques zones de boue. Il vous faudra donc stabiliser les zones de piétinement, donc de passage fréquent et de stationnement. Ces zones se concentrent autour des points d’intérêt, aux entrées des champs et sur les pistes. Ce dernier point est l’une des raisons pour lesquels j’ai des réserves sur ce système de pistes. Mais ceci est une autre histoire !
Donc, vous devez stabiliser quelques zones. Pour ma part, je trouve cela trop onéreux et trop peu écologique de couler des dalles de béton. Pour les zones à très fort piétinement ou très humides, je préfère faire stabiliser classiquement, en décaissant puis en ajoutant tout venant, cailloux et sable. Une autre possibilité est d’étaler du bfr. Le brf est l’acronyme de Bois Raméal Fragmenté. Il s’agit tout simplement de branches broyées, que l’on appelle aussi bois de paillage. Ce bois a une énorme capacité à retenir l’eau et participe un créer un sol type forestier, riche de vie. Il en faut de belle quantité et l’étaler en plusieurs fois mais le résultat obtenu est très satisfaisant pour des zones moyennement humides. Autant sur les zones de stationnement que sur les pistes. Si le sol est très profond, il peut être nécessaire d’en rajouter plusieurs années d’affilée pour obtenir un sol vraiment stable. Enfin, on peut aussi recourir à des dalles. J’ai alors une préférence pour les dalles complètes avec de micro trous pour l’évacuation des liquides, que l’on peut retirer plus facilement que celles qui s’enfoncent dans le sol. Dans l’idée de limiter l’impact sur l’environnement.
Éviter aux chevaux de patauger dans la boue au pré et sur les pistes, une simple question d’aménagement
Pour éviter à vos chevaux l’inconfort de la boue, il vous suffit donc de mettre en place des aménagements bien pensés. Prenez le temps de vous poser devant un plan de chacune de vos pâtures. Réfléchissez aux emplacements les plus simples pour les points d’intérêt. Ils doivent être à la fois les plus stables et les plus faciles d’accès pour vous. Notamment les points de nourrissage et d’abreuvement. Les zones les plus centrales ou les moins accessibles peuvent accueillir les pierres à sel et autres compléments. Commencez également par stabiliser les zones les plus importantes. Si vous ne pouvez pas tout faire en même temps, établissez un ordre de priorités. Rome ne s’est pas faite en un jour. Peu à peu, le champ finira par offrir à vos chevaux de belles conditions de vie, même en hiver !
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