Votre cheval, vous le voyez régulièrement et vous pensez le connaître. Mais savez-vous réellement ce qui se passe dans sa tête et dans son cœur ? Connaissez-vous la vie secrète de votre cheval ? Avez-vous conscience des traumatismes que votre cheval a accumulé au fil de sa vie ?
La vie d’un cheval est bien plus riche et complexe qu’on le croit, et elle laisse en lui des traces…
Chaque cheval vit au quotidien des expériences, dont certaines sont traumatisantes
Jour après jour, tout comme vous, un cheval vit des expériences. Il en a vécu avant de vous connaitre, il en vit avec vous, et il en vit pendant toutes ces heures que vous passez à vivre les vôtres loin de lui. Certaines sont faciles à accepter pour lui et s’intègrent à son vécu sans heurt. Mais d’autres sont plus douloureuses ou brutales et viennent le heurter. S’il est incapable de les accepter, son inconscient les met de côté et les rend inaccessibles à sa conscience. Vous ne vous en rendez peut être même pas compte, mais au fil de ces expériences percutantes, votre cheval change de façon subtile. Son corps change, son esprit change, son énergie change. Des parties de lui s’immobilisent pour tenter de le protéger de ce qui le touche trop profondément. Ces immobilisations sont sources de blocages, de stases, de déséquilibres de toutes sortes.
Ces mémoires traumatiques sont la cause de nombreux déséquilibres, douleurs et maladies du cheval
Par quoi cela se traduit-il ? L’apparition de tensions musculaires, de blocages vertébraux, de tumeurs diverses, d’allergies, de phobies, de comportements qui ne lui ressemblent pas. Lorsque cela devient évident, vous cherchez à aider votre cheval par tous les moyens possibles. Vous cherchez à effacer les symptômes, et c’est bien naturel.
Seulement, priver le corps du symptôme en question, c’est empêcher le cheval d’exprimer quelque chose de plus profond, et surtout de se protéger de ce quelque chose. Alors évidemment, une nouvelle immobilisation est immédiatement mise en place ailleurs par son inconscient. Et une nouvelle maladie apparaît, plus profondément ancrée pour être moins facile à déloger. C’est ce qui explique que certains maux soient récurrents quels que soient les soins ou traitements. Et que la « guérison » d’une maladie par des moyens chimiques ou invasifs soit souvent suivie par l’apparition d’une autre maladie plus grave encore.
Quelles sont ces expériences qui peuvent causer un traumatisme à votre cheval ?
Quelles sont ces expériences qui viennent toucher votre cheval si profondément qu’elles inscrivent en lui des traces indélébiles ? Ce sont des expériences quotidiennes. Des événements qui peuvent vous sembler banals mais qui ne le sont en rien pour lui. Par exemple, une peur rendue intolérable par son incapacité à s’enfuir. La perte d’un compagnon, décédé ou qui change de pension. Son propre déménagement qui le projette sans qu’il l’ait jamais voulu dans un univers inconnu. Au milieu de chevaux auprès desquels il doit trouver une nouvelle place. Un mauvais traitement. Votre insistance à le faire réaliser un exercice qui lui est difficile ou douloureux. La frustration d’un besoin impossible à assouvir. La solitude et l’isolement. L’incapacité à trouver sa place dans ce monde régenté par les humains. En résumé, tout ce qui va contre sa nature.
Cette liste non exhaustive vous surprend-elle ? La vie émotionnelle d’un cheval est très riche, et elle est aussi très vite perturbée. Chaque fois que lui est imposé un événement qu’il ne parvient pas à comprendre ou à accepter, cela s’inscrit dans ses tissus. Et cette immobilisation ne pourra être définitivement levée par aucun moyen purement physique.
Parfois, la mémoire qui immobilise votre cheval n’est pas vécue mais héritée en transgénérationnel
Des ses parents, un animal – humain ou autre – n’hérite pas que des gènes. Ou plutôt ces gènes ne codent pas que des informations physiques. Les parents transmettent aussi leurs mémoires traumatiques. Parce qu’elles donnent à leurs descendants une sensibilité particulière qui pourra leur éviter de vivre la même expérience. Et c’est un gros avantage pour la survie !
Malheureusement, cela peut aussi induire des comportements inconscients qui n’ont pas lieu d’être. Et des immobilisations à l’origine de troubles divers. Par exemple, la peur de la violence ou de l’abandon peuvent se transmettre ainsi. Alors, un cheval peut avoir très peur des humains ou souffrir d’une très forte anxiété de séparation alors que rien dans son vécu ne semble le justifier. Ce sont simplement des peurs dont il a hérité en transgénérationnel. Et qui doivent être écoutées avec la même attention que si elles avaient été vécues.
Comment aider un cheval à guérir de ses traumatismes ?
On ne peut pas forcer une guérison !
Tenter de forcer la guérison de votre cheval est inutile. Prenez par exemple le cas des sarcoïdes retirés par chirurgie. Chaque fois, ils reviennent. Simplement parce que la cause de leur apparition est toujours présente. Il est donc inutile de chercher à les opérer ou à les brûler tant que leur sens n’est pas déterminé. Je dirais même que chercher à guérir votre cheval en force conduit souvent à inscrire chez lui un nouveau traumatisme. Non seulement vous lui retirez un symptôme qui le protège, mais en plus vous allez contre sa conscience et sa sensibilité. Aussi, avant d’opter pour les grands moyens, il est essentiel de commencer par identifier la mémoire qui s’est cristallisée dans le corps, le cœur et l’esprit de votre cheval.
Pour guérir un cheval de ses traumatismes, il faut identifier et libérer la mémoire cristallisée en lui
C’est là qu’intervient l’étiothérapie. L’objectif de cette méthode est justement d’identifier les mémoires inconscientes immobilisées par le système de protection de votre cheval, de leur redonner du sens, et de relancer ainsi le mouvement qui s’était enrayé. Une fois cette mémoire libérée, le symptôme n’a plus de raison d’exister et peut être soigné une fois pour toute. Soit il disparaît de lui même, soit il était trop profondément inscrit dans le corps physique. Il reste alors à aider à la guérison complète par une séance d’ostéopathie, un élixir ou un soin quelconque. Mais cette fois-ci, une fois le problème réglé, il ne réapparaîtra pas.
Bien sûr, il ne s’agit pas de magie et on ne peut pas aller plus vite que le cheval ! C’est pourquoi une seule séance ne suffit pas toujours à pénétrer au cœur du problème. Il faut attendre que le cheval nous apporte la clef. Que le moment soit venu pour lui de se libérer. Une, deux ou plusieurs séances peuvent être nécessaires selon les cas. À chaque séance, l’équilibre et la dynamique vitale du cheval évoluent subtilement. Ce qui se traduit par des changements dans son corps physique, dans la gestion de ses émotions et dans son comportement.
Bien sûr, il existe bien d’autres méthodes, souvent bien plus connues, qui permettent de travailler sur les mémoires inconscientes. On me cite souvent la kinésiologie par exemple. Mais pour ma part j’ai choisi l’étiothérapie.
Pourquoi l’étiothérapie est-elle si efficace pour aider un cheval à guérir de ses traumatismes ?
Comme je l’enseigne à mes élèves, l’efficacité d’un soin ne dépend pas seulement des techniques utilisées. Elle est bien plus fonction de la personne qui prodigue ce soin. De sa capacité à aimer l’être qu’elle soigne, et de la conscience qui entoure ce soin.
En étiothérapie, on dit que c’est la conscience qui soigne. C’est bien vrai. Et c’est ce qui explique que toutes les méthodes et tous les thérapeutes ne se valent pas. J’ai choisi d’apprendre et d’adapter aux chevaux la pratique de l’étiothérapie parce qu’elle propose une vision non pas binaire mais ternaire de la personne et de la vie en général. Ce qui veut dire qu’elle se place en dehors des notions de bien et de mal et qu’elle interdit tout jugement de valeur sur la personne, ce qu’elle vit ou la façon dont elle le vit. Et au-delà de cela, elle la prend en compte dans sa globalité. Dans tous les états de sa matière. Et dans l’entièreté de ses liens avec le monde qui l’entoure.
Cette dynamique ternaire de la vie est vécue et prise en compte dans le soin, ce qui le rend particulièrement opératif. Le soin prend la personne là où elle en est, et s’axe naturellement sur les points qu’elle est déjà prête à lâcher. Il n’a rien d’arbitraire et ne force aucun verrou. Il respecte profondément celui qui est soigné. Voilà pourquoi cette méthode me parle. Elle s’intègre parfaitement à ma propre vision de la vie et du soin.
Un problème chronique ou qui semble incurable peut être le signe que des mémoires ont besoin d’être libérées
Offrir à votre cheval une séance d’étiothérapie c’est donc tenir compte de ce qu’il vit secrètement au plus profond de lui et des conséquences que cette vie intérieure a sur sa santé physique, émotionnelle et psychologique. C’est lui accorder la chance d’être écouté et compris et de se libérer ainsi de ce qui entrave sa liberté d’être et de se guérir.
Alors, si votre cheval se bloque souvent ou toujours au même endroit, s’il souffre d’une allergie ou d’un problème de santé chronique, si vous le trouvez changé sans trop savoir pourquoi, souvenez-vous que ces problèmes ont une origine pyscho-émotionnelle inconsciente et qu’une séance pour libérer ses mémoires inconscientes peut lui faire le plus grand bien.
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